J’inaugure une nouvelle rubrique, qui vivra au fil de mes rencontres avec d’autres photographes, de sensibilités différentes. Aujourd’hui, je vous propose de découvrir l’univers de Michel Friz.
Les basiques
Depuis quand et pourquoi la photographie ?
Sans doute lorsque que j’ai ouvert les yeux pour la première fois ! Voir est probablement ce que j’ai toujours aimé faire. Après, c’est une question de confiance en soi ! On se fie totalement à sa mémoire visuelle ou pas. J’ai besoin de la photographie pour me souvenir.
Une photographie est un bon résumé de quelque chose qu’on a vécu et qu’on souhaite garder et retrouver plus tard. Mais c’est aussi une étape qui nous apprend à mieux regarder et à exprimer la quintessence de ce ce nous ressentons.
Lorsque je revois mes premières photographies, je peux mesurer à quel point elles sont proches de celles que je fais aujourd’hui, à la différence près que je suis devenu plus patient, enfin je crois.
Après se pose la question du partage des images avec les autres… Faire une photographie, c’est aller vers, la montrer c’est la même chose. On va vers !
Comment définirais-tu ton style ?
Je parcours les routes et les chemins à vélo ou à pied pour découvrir le paysage de l’intérieur, en pratiquant l’art du détour. C’est pour moi le meilleur moyen d’ouvrir les yeux et de découvrir le monde. En me rendant disponible au hasard, je multiplie le nombre d’occasions de voir et de rencontrer !
Pour reparler du style, l’errance me convient bien. Elle permet de donner libre-court à l’intuition.
L’acte photographique est un excellent moyen de s’ouvrir et de de s’adapter au monde, en regardant ce que l’on voit !
Quelle sont tes influences, quel(s) photographe(s) et/ou quel(les) artiste(s) t’inspirent ?
Sans trop hésiter … Sander pour la justesse du portrait, Sieff pour sa Vallée de la Mort, Plossu pour sa gentillesse, Ueda pour la poésie des dunes, Sammalahti pour son animisme, Fontana pour ses horizons… et Daniel Arasse, un historien de l’art, pour son regard éclairant et son humour. Et puis des peintres, Van Gogh, Hokusai, Franz Marc, Boecklin pour leur vision du paysage…
Dans cet inventaire des influences… une mention toute particulière pour Hermann Hesse qui m’accompagne depuis mon adolescence. Quand la cécité me guette, je le relis.
Dans l’oeil de Michel
Pourrais-tu nous raconter une ou deux anecdotes que tu as vécu sur le terrain (la/les pire comme la/les meilleurs ?
Je vais à nouveau évoquer le hasard. Un jour, lors d’un détour à vélo, je pose pied à terre au bord d’un pré pour regarder le paysage. Au moment de prendre la photo, passe un cheval qui s’arrête, juste devant moi ! Je me déplace vers la droite puis vers la gauche mais il reste là, de profil, masquant le point de vue qui s’offrait à moi. Sa présence, sa puissance et sa beauté, me faisaient signe. La lumière jouait sur son échine et faisait ressortir ses formes et les détails de son pelage. L’instant était propice à recevoir une nouvelle image dans mon champ photographique.
C’était le début de ma série « Lignes de crête ».
Prendre une photo peut être un pas vers un nouveau chemin, une sorte d’initiation à une autre perception du monde.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu as quelqu’un qui voudrais se lancer dans la photographie ?
D’abord regarder des images et ensuite marcher, s’étonner, et puis recommencer… en toute sincérité.
Quelle photo rêves-tu de faire ?
J’aime bien me laisser surprendre par l’ image qui viendra à moi. Et si je n’ai pas mon appareil, j’essaierai de la garder en mémoire.
Dis nous en plus sur ton actualité ?
En 2017, exposition de la série « Faire un détour, une question de point de vue » en juin à la médiathèque de Mundolsheim, en juillet/août à l’Etappenstall d’Erstein et le premier week-end de novembre avec l’écrivain Laurent Bayart au Salon du Livre de Nature au CINE de Bussierre à Strasbourg.
Un livre consacré à cette série, intitulé « Lumineux détours » en collaboration avec Laurent Bayart devrait paraître début 2018.
Du 2 juillet au 15 octobre 2017, invité avec le Collectif Chambre à Part à participé à l’exposition « Veau d’or vaches maigres » organisée par Hélicoop au Palais Abbatial de Senones.
Ma série « Ligne de Crête » a été présentée au mois de mars 2017 dans le cadre de Strasbourg Art Photography.
En mars 2018, nouvelle participation à Strasbourg Art Photography.
Et le projet qui te tient le plus à cœur ?
Publier un livre sur ma thématique « Faire un détour, une question de point de vue ». A peu de chose près, l’editing est bouclé. Des contacts sont en cours.
Ton matériel, et quel est ton indispensable ?
Sony alpha II et RX 100, Olympus OMDE-M5 et EPL1.
Je ne sors jamais sans mon petit RX100, un vrai couteau suisse !
En conclusion, une citation, un mot…
Mais est-il nuit assez obscure
Ou voyage assez incertain
Pour n’être pas promesse sûre
D’un proche et lumineux matin ?
Hermann Hesse
Pour suivre le travail de Michel
Son portfolio : http://www.michelfriz.fr/
Au travers du collectif Chambre à part : http://www.chambreapart.org/membres/michel-friz/
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florence samain le 3 décembre 2017
Merci Jérémy de cette découverte,j’adore!
Lokay Joly Sylviane le 21 octobre 2017
Beau portrait d’un photographe qui nous mène dans ses détours au coeur du paysage.
Michel Friz le 21 octobre 2017
Cher Jérémy, un très grand merci pour ce coup de projecteur, amitiés, Michel
Simon le 21 octobre 2017
bravo :-) !